Krav Maga: Principles and Techniques
07/04/2020 20:20:36, Devin Shirley, Devin Shirley
de Devin Shirley
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Après avoir baladé toute la journée à travers la ville son caddie rempli d'éponges, le SDF s'affale sur une bouche de métro pour profiter d'un peu de chaleur pendant la nuit. Un taxi s'arrête. Une femme en fourrure blanche en sort. Quelques instants plus tard, un homme jaillit d'une voiture et tire sur elle.Si j'aime beaucoup la bande dessinée, j'avoue que je ne connaissais pas du tout Edmond Baudouin, «célèbre dessinateur, scénariste et illustrateur», si j'en crois la quatrième de couverture du petit volume qu'on m'a prêté.En revanche, j'ai lu quelques romans de Fred Vargas et son commissaire Adamsberg est un de mes personnages préférés. Je ne savais pas qu'il apparaissait aussi dans des nouvelles. Ce «Marchand d'éponges» est l'adaptation de «5 francs pièce» paru dans le recueil «Coule la Seine».A la fin du volume, Edmond Baudouin explique qu'il n'est pas habitué à représenter des paysages urbains. Ce travail lui pose des problèmes: «Comment "dire" les toits, la banlieue, les rues?» faire entendre les bruits: motos, voitures, métro, «peindre la solitude». Il me semble qu'il les a brillamment résolus. La première chose qui m'a frappée dans cette lecture, c'est l'atmosphère, rendue par des traits parfois nerveux, parfois lourds, épais, à l'encre de Chine. Et puis, c'est justement la solitude. Le personnage central est un SDF. Il n'a même pas de véritable nom. Abandonné à l'assistance publique à la Toussaint alors qu'il était bébé, il a perdu jusqu'à son prénom. Sa mère l'avait noté dans un registre, mais, en posant sur la feuille sa tasse de café, l'employé l'a partiellement effacé. Ainsi, il est devenu Toussaint Pi. Après une dégringolade le long de l'échelle sociale, il se retrouve à sillonner les rues de la ville avec un caddie chargé d'éponges qu'il essaie de vendre. Une vignette représente son rêve, alors qu'il erre entre conscience et sommeil. Monté sur un âne, il galope dans les nuages, jetant l'argent par poignées. C'est vrai: «un euro par éponge vendue, total 9732 euros», car il a découvert ces articles dans un hangar abandonné de Charenton, la cité des fous. Parce que son rêve est celui d'un fou? Un fou qui voit son caddie comme un baudet qu'il nomme Martin et sur lequel il veille comme s'il s'agissait bel et bien d'un animal de chair et de sang.Sa solitude, c'est aussi celle d'un être que la misère dépouille de son humanité. A tel point qu'on le prend pour un tas de hardes abandonnées dans un coin. Mais cette misère est aussi sa chance. La belle femme en fourrure blanche ne baisse même pas l’œil sur lui. Elle l'a contourné comme un tas d'ordures. Mais l'assassin non plus ne l'a pas remarqué. Pourtant, ce tas de chiffons pourrait bien l'envoyer en prison.Une seule personne va lui redonner sa dignité. C'est Adamsberg qui ordonne qu'on l'escorte à pied jusqu'au commissariat, parce qu'il ne veut pas abandonner Martin. Il fait garer le chariot entre deux voitures et le fait surveiller comme un véhicule important. Il ne se permet pas de tutoyer Pi, il s'intéresse à son nom, à son «métier», à sa manie des chiffres. Il pense qu'une vie en vaut une autre, qu'on soit vêtu de haillons ou de fourrure. Il refuse de céder aux ordres de cet envoyé du ministère, pressé, pour qui seules deux voies sont possibles: la force ou la corruption.J'ai aimé la justesse de certaines observations, telles que: «son foutu chariot de supermarché n'était pas un instrument de précision. Il fallait toute la force des poignets pour le maintenir dans le droit chemin. C'était buté comme un âne, ça roulait de travers, ça résistait», l'humour: «Vaut peut-être mieux avoir 9732 éponges sur le dos que trois balles dans le corps», les explications de Pi sur les circonférences, celle d'un bouton ou du cœur jaune d'une pâquerette. Et, à ce moment, les publicités du métro sont remplacées par des affiches évoquant des problèmes mathématiques. J'ai aimé la déambulation d'Adamsberg seul dans la nuit, le long de la Seine. J'ai aimé la suggestion qu'il fait à Pi pour écouler sa marchandise. Oui, j'ai tout aimé. Bien plus que cela, cette histoire, je l'ai adorée.
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